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NON AU VIDÉOFLICAGE DES PARISIENS

50 millions d’euros pour épier les citoyens de la capitale ?

jeudi 17 janvier 2008

LETTRE OUVERTE DE LA COMMUNE LIBRE D’ALIGRE
AU MAIRE DE PARIS, AUX CONSEILLERS DE PARIS,
AUX MAIRES ET CONSEILLERS D’ARRONDISSEMENT

50 millions d’euros pour épier les citoyens de la capitale ?

« La Place d’Aligre pourrait bientôt être équipée de caméras de surveillance », annonçait Le Parisien dans son édition locale du 14 janvier.

Si l’on en croit le quotidien, la Place d’Aligre, avec son marché, ses habitués de l’arrondissement et de partout, certainement un des lieux les plus paisibles et les plus conviviaux de la capitale, a été sélectionnée par le commissaire du XIIe arrondissement comme un des « emplacements sensibles » de Paris. Et cela, bien sûr, sans que les citoyens et aussi les nombreux usagers du quartier n’aient été consultés. Il leur aura fallu lire la presse pour apprendre que leur place est inscrite sur la liste noire de la préfecture.

Une opération, menée dans le secret, qui concerne l’ensemble de la capitale où le gouvernement veut implanter 1000 caméras de surveillance en plus des 330 existantes. Une opération, menée à la dérobée, qui va jusqu’à susciter les protestations furieuses de maires d’arrondissement qui déplorent de n’avoir pas été consultés quant au choix des lieux sélectionnés. Une opération policière à laquelle Bertrand Delanoë a donné son feu vert, à la mi-juillet, pour une participation de la Ville de Paris (de quel montant ?...) à un budget prévisionnel d’implantation des caméras de surveillance de... 50 millions d’euros (selon Le Parisien) ! (

Une fois encore, les citoyens risquent de se retrouver devant le fait accompli sur un sujet qui les concerne directement dans leur vie quotidienne. Cela sur une question, la sécurité, dont on sait qu’elle est, depuis des années, le prétexte à toutes les manipulations de l’opinion, avec son cortège mortifère de mesures destructrices des libertés publiques. Cela, alors même que l’on sait que le flicage vidéo est aussi onéreux qu’inefficace pour son objet proclamé - la sécurité des citoyens - mais très utile pour créer un climat de peur et de suspicion généralisée.

Pour toutes ces raisons, nous citoyens du quartier d’Aligre, habitants et usagers, exigeons :

 que le plan de flicage vidéo dans notre quartier et à Paris soit stoppé sans délai ;

 que les pouvoirs municipaux (Conseil de Paris, conseils d’arrondissement, élus...) mobilisent leurs moyens, en lien notamment avec les associations citoyennes de la capitale et les conseils de quartier, pour qu’un débat public et contradictoire ait lieu sur la vidéo surveillance et la sécurité urbaine ;

 que ce débat et ses conclusions constituent la base effective d’une nouvelle politique visant à assurer une paix publique respectueuse des droits démocratiques des citoyens.

Le 17 janvier 2008

Article du Parisien en Word